vendredi 10 juin 2016

L'Âge de l'héroïne


Nom du livre
Auteur
Quentin Mouron
Editeur
Année de parution
2016
Genre
Polar
Nombre de pages
144 pages

Synopsis

            Franck, dandy sur le retour, détective à ses heures, bibliophile, collectionneur de livres anciens, est chargé de retrouver une cargaison de drogue volée. Son enquête le mène jusqu’à Toponah, petite ville américaine située dans l’État du Nevada. Sur sa route se dresse Léah, adolescente mystérieuse tenant autant de la gueule cassée que de l’héroïne cornélienne. Parmi les existences ployées et amoindries, la jeune femme scintille, détonne ; elle incarne quelque chose que Franck ose enfin nommer la vie.

Mon avis

            Je tiens à remercier Babelio et la Grande Ourse pour ce court roman assez détonnant que j’ai lu d’une traite. Je dois avouer que malheureusement, je suis assez mitigé face à cet écrit, je n’aie pas été emballé entièrement par ce roman. Je vais tâcher de vous expliquer mon point de vue dans les paragraphes suivants, concluant mon avis par une recommandation de lecture.

            Tout d’abord, je n’ai pas compris le pourquoi de certaines situations de l’histoire. Cela ne venait pas du fait d’avoir un vocabulaire compliqué ou des tournures de phrases lyriques. Plutôt de scènes inappropriées, qui étaient décalées sans apporter quelque chose d’essentiel, sans apporter quelque chose du tout à l’histoire. J’ai longuement réfléchi car cela m’avait légèrement choqué de lire ça mais je n’ai vraiment pas compris les idées de l’auteur, des idées que je n’arrive pas à percevoir, deviner derrière les phrases, les mots. Les lecteurs assidus de mon site pourraient se dire que je retourne ma veste, que je change constamment d’avis sur certains points des romans car j’ai déjà dit que j’aimais parfois lire des scènes décalées, rocambolesques, et autres mais ici, je n’ai pas adhéré. J’ai trouvé le ton employé pas assez enjoué pour se prêter à de la rigolade et le vocabulaire était tellement cru, familier, vulgaire. D’un côté, j’admire le fait qu’il a osé prendre ce risque-là et qu’un éditeur a également partagé ce risque mais de l’autre, je trouve que le narrateur prend un air condescendant alors que l’intervention des dites scènes n’apportent rien, tâchent l’histoire. Autre aspect des scènes qui se trouvent au début est qu’elles marquent directement le ton de l’histoire. Pas  de rigolade, juste du sérieux et de la dépression.

            Ensuite, un autre point intéressant du livre pour lequel j’ai un avis mitigé est l’ensemble des personnages du récit. On a très peu de descriptions, d’autant plus que le roman est très court et cela nous handicape dans une représentation générale et précise de chaque personnage. Nous avons des détails élémentaires qui nous permettent de tracer un dessin flou et approximatif de chacun des héros, voire très approximatif. Du peu que nous savons des personnages, nous avons un tableau très noir, très sombre. C’est assez original de ne pas avoir des héros mais des anti-héros, des personnages sans scrupule et dont la personnalité n’est pas vraiment bienveillante. Ce côté « méchant », mauvais m’a tout de suite plu et en même temps, dérangé. Je sais, c’est assez contradictoire mais c’est vraiment le cas. Un point, un critère qui est à la fois plaisant et dérangeant. C’est un peu comme faire l’amour à une autre fille alors qu’on est en couple. L’acte charnel est plaisant en soi mais le garçon, aura, j’espère des remords et ce côté est dérangeant. Au final, je penche légèrement plus pour le plaisir d’avoir des personnages déprimés, asociaux, contraires aux normes sociales. Enfin quelque chose qui va à l’encontre des dictats de notre société.

            Pour terminer, parlons du style de l’auteur, un style qui, je dois l’avouer, est très étonnant et original. Comme vous l’avez lu dans le premier argument si jamais vous l’avez lu, nous trouvons des paragraphes qui n’ont rien d’une suite logique, complètement décalés et détachés de l’histoire en elle-même et cette petite folie, malgré que je ne l’aie pas vraiment aimée, a le mérite d’être innovante et de témoigner d’une personnalité intéressante du narrateur. Passer du coq à l’âne est une qualité pour moi que j’aime bien à petites doses. Outre ces moments farfelus, j’ai également parlé de la vulgarité et de la familiarité de certains passages nombreux du roman et malgré que je n’adhère, en règle général, pas à cela, ça renforce le ton général de l’histoire et des personnages, les ancrant dans une plus grande réalité, réalité qui m’a quand même déplu. Et malgré les tournures familières, l’auteur arrive à placer des mots savants, appartenant au registre soutenu et laissant le lecteur pantois. En même temps, avec le ton de l’histoire, cela prend également un air condescendant qui raffermit encore une fois le cadre du récit, personnages y compris, mais qui m’a blessé dans mon rôle de lecteur.

            En conclusion, ce livre est très bien écrit du point de vue de l’auteur, les émotions sont présentes, l’aura des personnages se dégage des mots mais malheureusement, la magie n’a pas opéré avec moi.                    

http://www.editionsdelagrandeourse.com/litterature/25


Un livre écrit par une plume rigide, qui n’attend que de se faire connaître mais qui n’a pas su, malheureusement, m’emballer.



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