dimanche 27 mars 2016

Cortèges


Nom du livre
Auteur
Editeur
Année de parution
2016
Genre
Surréalisme, Thriller
Nombre de pages
414 pages

Synopsis

            Mike, la quarantaine en crise, tourmenté par une hypocondrie inspiratrice, décide de consulter un éminent virologue. Cette rencontre singulière bouleverse le cours de son existence et le précipite dans l’univers déjanté du couple formé par le docteur Ernst Richmond et sa femme Charlène, succube incarnée.

Une danse macabre effrénée l’entraîne alors de San Francisco à Roscanvel, en Bretagne. Emporté dans ce noir tourbillon, il devra abandonner le regard détaché qu’il portait sur sa vie et le monde pour se jeter à corps perdus dans la violence et la cruauté de l’époque contemporaine. Perdre jusqu’à son identité, son âme, ses amours, ses amis, même en voyageant dans les paradis artificiels, croire tout perdre pour répondre à une vocation d’écrivain. Mais accepter avant tout l’intrusion des spectres.

Thriller fantastique, « Cortèges » explore nos obsessions de la mort, des morts, de leur présence fantomatique. Sur un rythme haletant, c’est le parcours d’un homme enraciné dans son passé qui se voit poursuivi par une suite de processions dont les meneurs ont le visage d’un père, d’une ancienne petite amie, d’une mystérieuse Fāng Fāng, d’un énigmatique Victor qui le pourchassera jusqu’à l’issue extraordinaire de ce récit.

Mon avis

             Avant de vous donner mon avis argumenté sur ce roman, j’aimerais remercier le comité MANCRO ainsi qu’Olivier Sourisse, l’auteur, pour m’avoir fait confiance. Je dois vous avouer qu’après la lecture de ce livre, je suis assez décontenancé car une part de moi trouve ce roman assez réussi et une autre n’a pas aimé. Je suis donc partagé dans mon avis et m’excuse d’avance si vous restez dans le flou après la lecture de ma chronique.

            Tout d’abord, je vais vous parler de l’écriture de l’auteur sans prendre d’avis clair, vous partageant mon point de vue. La plume de l’auteur était mystérieuse. Froide et tranchante. J’étais comme un papillon de nuit lorsqu’une ampoule est allumée. Je volais autour, m’approchant, essayant de cerner cet effet mystérieux, cette magie, ce phénomène incompris. Nous avions une écriture qui pouvait sembler se désintéresser de l’histoire, des personnages qu’elle met en scène, comme si l’encre devenait un être à part entière, un manipulateur qui trompe ou induit en erreur le lecteur dans l’histoire qu’elle nous présente. C’était un phénomène assez fascinant à observer et analyser car unique et curieux. Le lecteur est un être curieux qui ne pourra que s’émerveiller devant cette découverte mais malheureusement, elle présente quelques défauts, quelques percées dans sa carapace. Je trouvais qu’elle n’impliquait pas assez le lecteur dans ses aventures, ses histoires, son récit et nous étions donc un peu décalés. Les tournures de phrase donnaient une beauté littéraire, s’inscrivaient dans la psychologie des personnages tout en alourdissant les phrases. On reconnaissait vraiment le talent de l’auteur, la réflexion sur les phrases écrites, les sentiments et le pouvoir qu’elles dégagent mais pour ma part, malgré cela, je n’ai pas accroché totalement au style recherché et original même si je ne peux que reconnaître que c’est original, voire unique.

            Ensuite, je pense que parler des personnages est judicieux. Durant notre lecture, nous sommes confrontés  l’arrivée et la participation de plusieurs personnages qui sont tous originaux et insolites. Ils ne sont pas rattachés à des stéréotypes de notre société. Certains auteurs imaginent des personnages mais sont aveuglés et ne se rendent pas compte que leurs personnages ne sont pas tirés de leur tête mais de l’imagination collective et sont donc, par conséquent stéréotypés et bien souvent ennuyeux. Ici, il y’a un travail de la part de l’auteur pour que les protagonistes soient tout  fait originaux, ne ressemblant en aucun point aux normes sociales. D’une part, j’admire ce travail remarquable de la part de l’écrivain mais d’autre part, la question à se poser est si nous aimons ou non l’imagination du créateur des héros ? Nous n’avons aucun point sur lequel nous rattacher aux personnages, je n’ai pas trouvé de similitudes avec l’un d’entre eux et j’ai donc eu quelques difficultés à essayer de m’attacher à eux, sans y réussir complètement. Imaginez que vous êtes un homme riche et influent depuis deux ou trois décennies. Lorsque vous rencontrerez une personne pauvre, une part de vous va l’envier car il sort des stéréotypes de votre milieu social, de vos amis mais une autre part de vous va s’éloigner car tout est différent, de l’aisance financière jusqu’à la pensée. C’est un peu ce que j’ai ressenti avec les protagonistes.

            Pour terminer, je vais vous parler du scénario, du récit en lui-même, essayant de faire abstraction de la plume et des personnages. Vous remarquez que tout est imbriqué l’un dans l’autre. Nous sommes servis en péripéties plus ou moins sombres dans lesquelles la vie des personnages est plus ou moins impliquée. Je dois avouer que j’ai toujours rêvé de plonger dans un roman aussi noir, mystérieux, malsain mais après avoir eu cette expérience, je reste mitigé et me demande si les péripéties ne doivent pas avoir un juste milieu, une petite part de lumière pour ne pas plomber le lecteur. Alors pourquoi avoir décidé de plonger un récit dans la noirceur de l’espèce humaine ? Pourquoi avoir imité par endroits le style de Boris Vian, célèbre auteur surréaliste et un emmerdeur royal pour son époque. Quand je dis emmerdeur, je ne veux pas faire référence qu’il ennuyait le monde mais plutôt qu’il ne respectait pas les normes sociales. Et puis, j’ai eu un sursaut de compréhension. Un message était caché derrière le récit, derrière les actions mortelles, derrière les aléas de nos personnages. J’ai creusé tout en tournant les pages mais je n’ai pas trouvé la clé pour découvrir la pensée de l’auteur. Peut-être que vous aurez plus de chance que moi.

            En conclusion, je reste assez mitigé face à ce récit qui a, jusqu’alors, eu de très bonne critiques. Peut-être le trouverez-vous  votre goût, peut-être pas. A vous de voir et/ou de le lire.



Un roman au sentiment de lecture ambigu mettant en scène des héros aux péripéties bien noires



Tu as déjà lu ce livre et tu aimerais partager ? Tu as envie de le lire et tu as peut-être des questions à me poser ? Ou peut-être que tout simplement tu veux faire plaisir. Laisse donc un commentaire.

Viens te le procurer sur :

- Le site de l'éditeur (ici)
- Le site de l'auteur (ici)
- Amazon (ici)

1 commentaire:

  1. Bonjour Kevin, merci pour votre avis, plutôt bien construit. J'ai d'autant plus aimé le lire que ce que vous précisez comme des points négatifs sont finalement, après relecture de votre travail, traités comme des points positifs « écriture froide. Tranchante... » ! Evidemment, j'admets volontiers, et fort heureusement pour ma santé mentale, que la lecture de Cortèges peut freiner par des aspects non conformistes, ce qu’un roman noir par définition est. Bravo pour votre travail. Salutations. Olivier

    RépondreSupprimer

Merci de ton commentaire, cela fera plaisir à l'auteur de ce blog ! Il t'en remercie