Un manoir pour refuge

Nom du livre	Un manoir pour refuge
Auteur	Ena Fitzbel
Editeur	Bookelis
Année de parution	2014
Genre	Jeunesse, Fantastique, Science-fiction
Nombre de pages	320 pages

Synopsis

            Élève au lycée français de Prague, Mila vit chez sa grand-mère depuis la disparition de ses parents.

Chaque nuit, elle fait ce rêve étrange et rassurant d’un manoir perdu au fin fond de la lande écossaise. Elle y retrouve une amie chère à son cœur et rencontre Kenneth, un mystérieux jeune homme dont elle tombe amoureuse.

Un jour, lors d’un atelier de dessin-écriture, Mila révèle à sa classe l’existence du manoir. Le soir même, se trouve bouleversé le rêve qu’elle croyait immuable : elle découvre que ses camarades du lycée se sont glissés dans la peau de nouveaux domestiques.

Mila doit se rendre à l’évidence : son rêve n’est pas comme les autres. Les frontières entre fiction et réalité finissent par se brouiller : alors qu’une domestique est assassinée au manoir, une camarade de classe ne se réveille plus… Mila est cependant loin d’imaginer la véritable nature de ce qui pourrait devenir un vrai cauchemar.

Commence alors une course contre la montre pour échapper à l’emprise du manoir, mais Mila ne sait si elle pourra se résoudre à abandonner Kenneth…

Mon avis

             J’avais reçu ce livre dédicacé de son auteure mais je n’avais encore jamais trouvé le temps entre mes études et tous les livres que je devais lire. Heureux d’avoir un peu de temps libre, j’ai sauté sur l’occasion pour sortir ce roman de son étagère et de le découvrir. J’ai hâte de vous livrer enfin mon avis sur ce roman.

            Tout d’abord, je dois avouer que j’ai été assez surpris, décontenancé par l’alternance des points de vue qui étaient tellement différents, qui ne se ressemblaient pas. La plupart des livres qui utilisent ce procédé mettent en œuvre toujours la même ambiance même si nous suivons des personnages différents. Dans un roman policier, nous aurons une atmosphère sombre tout au long du récit et elle ne redescendra pas ou ne changera pas lorsque l’auteur décide de suivre un autre personnage. Ici, si et cela m’a assez dérouté mais dans le bon sens du terme. Dérouté mais pas accidenté. Bien au contraire, c’était une expérience fabuleuse et une découverte extraordinaire. Certes, j’étais perdu au début et ne savais pas trop comment réagir, que faire, quel lien tisser entre les deux points de vue mais après quelques chapitres, le tableau d’ensemble m’apparaissait et je me sentais un peu plus en sécurité, un peu plus maître de l’histoire. Je me suis senti aspiré par ce phénomène, entraîné à découvrir encore plus l’histoire, à creuser pour découvrir la vérité. Je jonglais avec deux vérités et c’était un réel régal. J’étais un peu comme l’homme qui sort de sa caverne et qui découvre, au fur et à mesure de son apprentissage, la vérité, une vérité. Au début, apprendre me faisait peur et je persistais à croire qu’il n’y avait aucune logique et en fin de compte, je me suis laissé emporter par ma curiosité et ai satisfait ma soif de connaissance.

            Ensuite, un des autres éléments déroutants que vous découvrirez dans ce livre est la représentation, l’image mentale des personnages. Ce n’est pas à cause d’une mauvaise description de l’auteure, non, loin de là. Sa plume trace de manière merveilleuse les traits de ses divers héros sans jamais nous laisser dans le doute d’un détail inassouvi. Le problème, vous verrez, est tout autre mais tout aussi perturbant que l’alternance des points de vue explicitée dans le premier argument. Je n’ai, pour ma part, jamais été confronté à ce petit problème de représentation des protagonistes et c’est donc une découverte de plus pour moi. Néanmoins, je n’ai peut-être pas su mettre un réel visage sur les noms mais j’ai su tracer une esquisse des divers personnages variés et variables. J’ai fait la connaissance des héros et suis parti dans leur aventure. Ce qui était assez bien et nouveau également est que j’avais l’impression d’être un voyeur, un observateur dans l’histoire et non un invité tellement que les personnages étaient affairés. Puis, chacun d’eux a un trait de caractère plus ou moins prononcé, plus ou moins puéril mais c’est grâce à ce caractère que nous arrivons à les cerner, les identifier et les apprécier (ou non).

            Pour terminer, je pense que parler de la plume de l’auteure est également un point assez intéressant à analyser. Me croiriez-vous si je vous disais que j’ai été assez étonné ? Non par l’auteure cette fois mais par ma réaction. Le langage était jeune et assez familier. Pourtant, si vous suivez mon blog, vous avez déjà vu que je critiquais certains bouquins à cause de cela mais là, c’est différent. J’étais méfiant au début, je trouvais cela complètement incohérent de mettre un langage si argotique dans un roman mais finalement, pris dans l’histoire, je ne me suis plus intéressé vraiment à cet aspect, profitant tout simplement de lire l’histoire, de vivre l’aventure. Ce langage assez familier met en accent la jeunesse des personnages et c’est assez déroutant car certains de leurs actes sont plus matures que leur âge. Je pense aussi que cela permet de s’immerger plus facilement dans le récit même si avec un registre courant, je n’ai jamais eu de difficultés. Peut-être que je suis plus âgé et que les jeunes lecteurs préfèrent un registre plus proche de l’oral. En tout cas, au final, je n’ai pas été dérangé et c’est ce qui compte. Pour terminer ce paragraphe et cette chronique, étant belge, j’ai beaucoup ri en lisant les expressions venant de notre patrie. Certaines sont fausses, je ne les avais jamais entendues, d’autres sont mal orthographiées et le mélange a donné quelque chose de marrant.

            En conclusion, je trouve que ce livre est destiné à un public plus jeune, âgé entre 13 et 16 ans, qui désire passer un agréable et simple moment de lecture.

Un livre promettant un simple moment de lecture

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